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RONGEURS ET PARASITES POTENTIELLEMENT TRÈS NUISIBLES

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Plusieurs espèces de campagnols existent en France. Leur distinction est difficile. Nous nous attacherons uniquement aux deux espèces les plus rencontrées dans notre paysage : le campagnol des champs (Microtus arvalis) et le campagnol terrestre (Arvicola terrestris).

Le campagnol des champs est un petit rongeur, au pelage gris brun et plus clair sur la partie ventrale qui mesure 9 à 12 cm. Il est très actif sur les luzernes mais aussi dans les jachères, les bords de chemin et les talus. Il est particulièrement adapté aux terres fréquemment travaillées, ce qui est loin d’être le cas pour d’autres espèces de campagnol.

Des dégâts d’abord sur les parties aériennes des luzernes

C’est avant tout un herbivore qui broute les parties aériennes des plantes, pour une consommation journalière en matière verte égale à environ 2 fois son poids. Le creusement de galeries en période de très forte pullulation entraine le sectionnement des pivots et la destruction de la plante. La luzerne a la capacité de compenser une faible perte de densité.
Le dépérissement de nombreuses plantes contribue à l’apparition d’adventices et donc au salissement des parcelles, à une perte de productivité voire de pérennité. Des cycles de pullulation peuvent se produire tous les 4 à 5 ans avec des populations extrêmes de plus de 2000 individus /ha. Les dégâts sont difficilement prévisibles car constatés trop tardivement alors que les populations ont déjà explosé.

La lutte intégrée à privilégier

Les prédateurs (belette, hermine, renard, rapaces) peuvent limiter les populations en temps normal. Le travail du sol par labour peut également limiter les populations en détruisant les nids. Certains agriculteurs favorisent la destruction des campagnols par les rapaces en disposant des perchoirs dans les champs. Mais ces techniques sont très vite insuffisantes en cas de pullulation. Il est possible de lutter les campagnols avec un produit à base de phosphure de zinc le Ratron GL. Son utilisation est soumise à la détention du Certiphyto.

La lutte chimique est à ce jour réglementée. Pour y avoir accès avec de la bromadiolone, il est nécessaire d’adhérer à une FREDON (Fédération Régionale de Défense Contre les Organismes Nuisibles). Ce qu’il faut retenir est qu’une lutte précoce s’impose dans tous les cas de figure avant que les populations n’explosent.

A contrario du campagnol des champs, le campagnol terrestre consomme essentiellement les parties souterraines des plantes. Lors de la formation des galeries, il rejette la terre en surface. De plus, il attaque les parcelles proches des zones non travaillées où il se réfugie en permanence. Cette espèce est plus grosse que la précédente (12 à 16 cm de long).

La lutte contre le campagnol terrestre relève uniquement de la lutte obligatoire et collective, organisée également par les Groupements de Défense.

Dangereux, difficiles à éradiquer, ils passent inaperçus avant l’expression des dégâts, se conservent dans la parcelle, même en conditions défavorables grâce à des formes de vie particulières. Leur développement est favorisé par le maintien sur une même parcelle, de la même espèce végétale ou d’espèces du même genre.

Les nématodes sont des petits vers cylindriques (inférieurs au mm) qui se développent sur différents organes de la plante. Il en existe plusieurs espèces, inféodées aux parties aériennes ou au système racinaire. Leur identification passe obligatoirement par l’analyse nématologique.

Le plus fréquent, le nématode des tiges (Ditylenchus dispaci)

Au champ, dès la levée, les jeunes plantes attaquées peuvent mourir et au printemps suivant, les pieds ayant survécu restent nains, boursouflés avec des gonflements du collet. La tige s’épaissit, les entre-nœuds se raccourcissent. Les feuilles gonflent et se déforment.

Il se conserve sur les semences et les débris végétaux

Les premières infestations sont dues soit aux semences contaminées, soit à l’apport de débris végétaux contaminés par les outils de travail (barres de coupe…). Ensuite, les symptômes s’étendent de plante à plante par le déplacement des nématodes, dans les couches superficielles du sol, en présence de forte humidité. Ces derniers contaminent l’ensemble du pied et remontent dans les tissus de la tige jusqu’aux graines lors de leur formation.

Limiter leur présence par des mesures prophylactiques, des procédés culturaux et la sélection variétale

L’implantation exige des semences certifiées indemnes. L’utilisation de variétés tolérantes constitue un progrès important pour limiter les attaques. Dans les parcelles déjà attaquées, la rotation culturale est la méthode de lutte la plus facile en utilisant des cultures non-hôtes, ne multipliant pas ou peu le parasite. Il faut attendre en moyenne huit ans avant de revenir à la culture d’une légumineuse sensible au nématode.

Les nématodes des racines (Meloidogyne, Pratylenchus, Heterodera)

Les plus nuisibles appartiennent aux genres endoparasites. Leurs symptômes se manifestent sous forme de galles ou de nodosités sur les racines (Meloidogyne), de nécroses (Pratylenchus) ou par la prolifération de racines secondaires (Heterodera). La lutte est difficile car beaucoup sont polyphages.

La cuscute est une adventice parasite sous forme de filaments. Elle émet des suçoirs dans les vaisseaux conducteurs de sève (phloème) de la plante et s’y alimente.

Au champ, elle se développe rapidement par multiplication végétative, facilitée par les engins agricoles, et à cause de la production abondante de graines. Celles-ci ont une durée de vie très longue dans le sol. Selon la taille des graines, on trouve :

  • la cuscute à grosse graine, germant à des températures optimales de 30°C. et apparaissant surtout en juillet,
  • deux cuscutes à petites graines, germant à 1520°C, qui apparaissent au printemps (avril-mai).

De plus, les graines ne se développent que dans la couche superficielle du sol (0-10 mm) et la jeune plantule croît en l’absence de période sèche.

La lutte est avant tout préventive en évitant toute introduction dans la parcelle. Il convient d’utiliser des semences sélectionnées indemnes et les outils de travail doivent être propres. En cas de début d’infestation, la lutte curative s’impose sur le(s) rond(s) touché(s), en débordant de quelques mètres autour, par brûlage avec de la paille ou chimiquement en utilisant du glyphosate pour détruire la culture. En cas de litige sur une pollution suspectée de la semence par de la cuscute, il est primordial de disposer des étiquettes indiquant le numéro du lot mais également d’éviter de réaliser soi-même un mélange de variétés.