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MALADIES VARIER LES MÉTHODES DE LUTTE

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La verticilliose (Verticillium albo-atrum) a fait son apparition en France vers 1974. Elle provoquait des pertes de rendement importantes en diminuant la production de matière sèche. Depuis, la création de variétés résistantes à cette maladie limite les pertes de récolte à un niveau acceptable. Toutefois, les symptômes de verticilliose sont encore observables sur les variétés sensibles.

Bien visible en été…

Au champ, sur les pieds touchés, les feuilles ont une nervure centrale qui jaunit et des folioles qui se dessèchent. Les tiges se développent difficilement, les entre-nœuds se raccourcissent. Les luzernes atteintes jaunissent, se nanifient, flétrissent progressivement avec un port dressé et meurent, laissant la place aux adventices. A un stade avancé de la maladie, celle-ci colonisant les vaisseaux du bois, l’anneau vasculaire est totalement ou partiellement brun, par coupe transversale de la racine.

…la verticilliose attaque les racines et se propage par les coupes

Le champignon se conserve sous forme de mycélium noir, dans le sol, sur les débris végétaux et sur les téguments des semences. Dans le sol, le champignon gagne les racines des plantes. Sur les organes aériens malades, se développe une pellicule blanche renfermant des spores, les conidies. Celles-ci se propagent au sein de la parcelle, par les barres de coupe porteuses d’inoculum. Elles contaminent les plaies de coupe des luzernes saines. Le champignon nécessite pour son développement, de fortes humidités et des températures proches de 18°C.

Les variétés résistantes limitent le développement de la maladie

Les variétés résistantes limitent la progression de la maladie et constituent une excellente méthode de lutte. De plus, lors de l’implantation, une luzerne bien installée et dense réduit l’incidence de la maladie. Il faut éviter les précédents favorables à la maladie (pois). Enfin, en situation à risque, sur variétés sensibles, les luzernes doivent être retournées au bout de 2 à 3 ans.

Elle provoque des dommages surtout sur les jeunes cultures implantées en été. Lors de fortes attaques comme au printemps 2011 en Bretagne, il est parfois nécessaire de retourner la culture. Les risques sont limités sur les luzernes semées au printemps. Cette maladie est peu présente en sols de craie.

En hiver et au printemps, les collets et bas de tige pourrissent

Après des hivers doux et humides, dès la reprise de végétation, les pieds malades sont couverts de mycélium blanc cotonneux à la base des tiges. Les parties aériennes se flétrissent alors brutalement. A la fin du printemps et en été, la maladie disparaît pour reprendre son développement à l’automne suivant, sous forme de petites taches foliaires.

Le champignon hiverne sur les débris végétaux et pénètre par les feuilles

Le champignon se conserve en amas mycéliens de 1 à 2 cm (sclérotes), dans les tissus morts, à la surface du sol ou légèrement enfouis. A l’automne, en période pluvieuse et fraîche (optimum 15°C), le champignon produit des spores à partir des apothécies et contaminent les feuilles des luzernes en repos hivernal.

Lutter en misant sur les pratiques culturales

Il n’existe pas de sélection variétale vis-à-vis de cette maladie. La lutte s’envisage dès l’implantation de la luzerne en évitant les semis d’automne. En fin de production, un profond labour enfouit les sclérotes et limite donc leur développement. Enfin, les longues rotations réduisent l’apparition de la maladie.

Cette maladie (Rhizoctonia violacea) est provoquée par un champignon très polyphage se développant sur d’autres espèces herbacées comme la betterave, la pomme de terre, la carotte… Le non travail du sol (semis direct) facilite le développement du champignon. Dans le champ, la maladie se répartit par taches. Les plantes malades jaunissent, flétrissent et meurent. Les pivots racinaires et les collets sont entourés par un manchon violet granuleux caractéristique. L’écorce, envahie par le champignon, se détache. Le champignon se conserve dans le sol pendant plusieurs années grâce à des organes de conservation, les sclérotes subsistant sur les débris végétaux malades.
Aucune méthode de lutte n’est efficace, les luzernes étant particulièrement sensibles. Les longues rotations peuvent permettre d’assainir le sol, mais cette méthode est délicate car le champignon s’attaque à d’autres cultures.

Détectée dans toutes les zones de production, l’anthracnose (Colletotrichum trifolii) provoque dans les parcelles des pieds malades, isolés ou groupés.

A la base des tiges des plantes atteintes se forment des lésions beiges, d’un ou plusieurs centimètres, de forme losangique ou fusiforme, bordées de brun. Au centre de ces lésions, la teinte est gris clair et ponctuée de brun foncé. La tige reste verte alors que les feuilles se flétrissent et deviennent jaunes.

Appelée aussi la «maladie des tiges noires» de la luzerne (Phoma medicagenis = Ascochyta imperfecta), les pieds touchés présentent des symptômes caractéristiques sur tige : des lésions brun-foncé à noir pouvant évoluer en chancre et, sur les feuilles, des petites taches plus ou moins brunes et de forme irrégulière. Le feuillage peut dépérir lorsque les lésions des tiges sont très prononcées.

Le champignon hiverne dans les pousses mortes et sur les débris végétaux. Dès que les températures sont proches de 5-6°C avec une humidité saturante, les spores contaminent les feuilles et les tiges.
Ces infections primaires sont les plus graves par rapport aux suivantes. Par contre, la maladie ne se développe plus dès les premières fortes températures d’été.
Les contaminations reprennent à l’automne avec la baisse des températures et l’augmentation de l’humidité.

Toutes les variétés sont sensibles à la maladie. La fauche précoce des luzernes permet de réduire l’inoculum.

Le pepper-spot (Leptosphaerulina briosiana)

De confusion très facile avec les autres maladies (Pseudopeziza et Phoma), elle est surtout visible au printemps et en automne, à la suite de périodes humides et fraîches. Elle peut être dangereuse en cas de développement explosif.

Sur les feuilles, la maladie provoque des petites ponctuations noires ou brunes (pepper-spot ou «taches de poivre»), de 2-3 mm de diamètre, entourées d’un halo clair.

Lorsque ces taches sont nombreuses, elles confluent et la feuille est alors partiellement ou totalement desséchée. La maladie se conserve sur les débris foliaires et fructifie très rapidement par temps humide lorsque les températures sont douces (18°C).

Toutes les variétés de luzerne sont sensibles. En cas d’attaques à développement rapide, la seule méthode de lutte est une coupe précoce des luzernes.

Le pseudopeziza (Pseudopeziza medicaginis)

Fréquente en été et à l’automne, sauf en année très sèche, cette maladie appelée souvent «maladie des taches communes», s’exprime sous forme de nombreuses taches foliaires (0,5 à 2 mm) marron foncé, à contour net, sans halo de couleur clair et réparties de façon régulière.

Le mildiou (Peronosphora trifoliorum)

Le mildiou est fréquent sur les jeunes cultures et les repousses de luzerne, vers la fin du printemps et en automne. Mais la maladie est rarement dommageable.
Elle entraîne des déformations au niveau des feuilles et des tiges. Les folioles attaquées présentent une chlorose sur la face supérieure du limbe. Face inférieure et à l’extrémité des tiges, un feutrage poudreux gris-violacé est visible lorsqu’il n’est pas lavé par les pluies.

L’oïdium (Erysiphe pisi)

Cette maladie ne semble faire aucun dégât sur les luzernières. La maladie se déclare surtout en période de beau temps chaud. Elle apparaît sur les deux faces des folioles, sur les pétioles et les tiges et est facilement reconnaissable par son feutrage blanc.

Le champignon se conserve sous forme de mycélium à l’intérieur des bourgeons et du collet. Par temps frais et humide, il émet des spores responsables des contaminations. En conditions favorables, le cycle dure 5 à 7 jours. En cas de fortes attaques, une coupe anticipée réduit l’inoculum et donc diminue les attaques potentielles ultérieures pendant l’été et surtout l’automne.