Téléchargez ici le rapport stratégique Luzerne 2026 !

L’ÉPANDAGE OU L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE AU CŒUR DE LA FILIÈRE

Vous êtes ici : Accueil / L’ÉPANDAGE OU L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE AU CŒUR DE LA FILIÈRE

Les effluents d’industries agro-alimentaires ou d’élevages représentent une source importante de fertilisants valorisable par la culture de luzerne. Les industries agro-alimentaires détenant un périmètre d’épandage autorisé par arrêté préfectoral peuvent ainsi contribuer à la fertilisation de la culture et aussi à son alimentation hydrique. Pour les effluents d’élevages bovins et porcins, les arrêtés ministériels modifiés du 27 décembre 2013 s’appliquent comme, en zones vulnérables, l’arrêté du 19/12/11 relatif au programme d’actions national à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole.

L’épandage doit se faire dans le respect des obligations réglementaires qui s’appliquent pour les apports considérés : pour les apports réalisés en zones vulnérables, il est nécessaire de respecter au minimum les programmes d’action «Directive Nitrates» et les prescriptions réglementaires du Groupe Régional d’Expertise Nitrates (GREN), et en fonction du site émetteur ; de la réglementation «Installations Classées» quand elle s’applique.

Le groupe du CORPEN a également rédigé les recommandations techniques suivantes, à respecter dans le cadre d’épandage sur luzerne destinée à la fauche.

Type d’effluents

Les effluents organiques solides peuvent être happés par les engins de récolte et se trouver mélangés au produit récolté, ce qui rend leur épandage déconseillé. Les effluents liquides peuvent par contre être épandus sans traitement préalable.

Calendrier d’épandage et flux d’azote autorisé

Les épandages d’effluents organiques liquides ne peuvent être réalisés que sur luzerne pure destinée exclusivement à la fauche. Ils doivent avoir lieu sur une culture installée, à partir de la première coupe de la première année d’exploitation.

En dernière année d’exploitation, les apports sont à proscrire après les deux dernières coupes, afin que la luzerne puisse absorber l’azote minéral présent dans le sol avant retournement de la culture.

En années de production et conformément à l’arrêté du 19 décembre 2011 modifié par l’arrêté du 23 novembre 2013 relatif au programme d’action national à mettre en œuvre dans les zones vulnérables afin de réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole, les épandages sont interdits :
– pour les effluents de type 1 définis dans les arrêtés susnommés : du 15 décembre au 15 janvier
– pour les effluents de type 2 définis dans les arrêtés susnommés: du 15 novembre au 15 janvier.

Une dérogation accorde cependant une possibilité d’épandage à l’intérieur de ces périodes d’interdiction.

Pour les effluents de type 2, une dérogation accorde cependant une possibilité d’épandage à l’intérieur de ces périodes d’interdiction, si l’effluent est issu d’un traitement d’effluents bruts ayant une quantité d’azote par m3 inférieure à 0.5 kg et que le flux à l’hectare ne dépasse pas la limite de 20 kg d’azote efficace (voir la définition dans les arrêtés susnommés).

Dans les zones vulnérables et pour les périodes autorisées, l’arrêté définissant le référentiel régional GREN de mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation azotée établit l’apport maximum d’azote. Par exemple, pour les départements des Ardennes, de l’Aube, de la Marne et de la Haute-Marne, cet arrêté pris le 13 février 2017 autorise d’épandre sur luzerne des matières organiques dans la limite de 250 kg/ha/an d’azote équivalent minéral.

Les épandages ont lieu dans les quelques jours suivant la coupe, avant repousse des plantes : les effluents ne risquent alors pas de souiller les parties aériennes qui seront récoltées.

Après la luzerne

Après la destruction d’une luzernière, la minéralisation des résidus se produit pendant 18 mois. Pour limiter les quantités d’azote à gérer après un retournement de luzerne, il faut empêcher la luzerne de repousser après la dernière coupe précédant sa destruction. Lors d’une destruction en automne, une culture d’hiver doit être implantée rapidement. Par contre si une culture de printemps doit suivre, le retournement de la luzerne ne devra pas être réalisé en automne juste après la dernière coupe mais seulement en fin d’hiver avant la reprise de croissance de la luzerne ; cela permet d’éviter d’avoir une situation de sol nu.

De plus, une culture intermédiaire piège à nitrates est implantée durant la période d’interculture qui suit le blé de luzerne avant une culture de printemps.

AZOTE SUR LUZERNE
QUESTIONS / RÉPONSES

Les besoins en azote de la luzerne dépendent de la production de matière sèche selon la courbe de dilution de l’azote. Ainsi, chaque tonne de matière sèche produite nécessite proportionnellement de moins en moins d’azote en fonction de l’augmentation de production. Pour une production annuelle de 13 tonnes de matière sèche aérienne, ces besoins sont d’environ 430 kg/ha/an (parties aériennes et racinaires).

La luzerne a la capacité de s’assurer une nutrition azotée correcte grâce à la fixation symbiotique mais également par la voie de l’absorption racinaire de l’azote minéral du sol. Lorsque la quantité d’azote minéral du sol est importante, l’absorption de cet azote minéral est majoritaire et la luzerne complète son alimentation par la fixation symbiotique de l’azote atmosphérique.

Le groupe « Fertilisation azotée des légumineuses » du CORPEN* s’est officiellement prononcé sur ce sujet sous la forme de réponse à 3 questions posées :

La fertilisation azotée minérale ou par des produits organiques n’a généralement pas d’effet ni sur le rendement ni sur la qualité (teneur en protéines) de la luzerne.

De par son enracinement profond et sa pérennité, ses besoins en eau et l’utilisation privilégiée de l’azote minéral présent dans le sol, la luzerne en place limite sensiblement le lessivage des nitrates.

Sur luzerne, l’apport raisonné d’effluents agro-industriels, ou d’élevage contenant de l’azote organique, n’entraîne pas d’augmentation du risque de lessivage de nitrates, en cours de culture ou après retournement de la luzerne.